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 - PORTRAIT - 

Portrait Emile VIET
Emile VIET
" 1925-2013"

Adhérent de l'AACPN pendant 53 années

Président National de 2001 à 2003

Président National d'Honneur de 2003 à 2013

          Emile VIET est né le 27 août 1925 à Neufmanil dans les Ardennes.

          Très jeune il ne fût pas épargné par les aléas de la vie.

 

          C’est à l’âge de 3 ans qu’il se retrouve orphelin avec ses trois frères suite au décès de son père, ancien combattant de la guerre 14-18.

         

          Abandonnés, ils deviennent pupilles de la Nation et sont placés dans différentes familles. Emile est accueilli dans une ferme avec l’un de ses frères.

 

          Bon élève, il obtient facilement le certificat d’études primaires, mais n’ayant pas la possibilité de poursuivre sa scolarité, il devient ouvrier agricole.

 

          En 1943, Emile rejoint le maquis local. Il est chargé de faire le guet à l’entrée du village, avec un de ses camardes, pour prévenir de l’arrivée des convois allemands. (Par la suite ce camarade deviendra Gendarme).

 

          Le 21 octobre 1944, Emile souscrit un engagement pour une durée de 3 années au 23ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Il participe aux combats de la Libération de la France et à la Campagne d’Allemagne au sein de la Première Armée Française, puis il rejoint le corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient en Indochine avec lequel il participe à de nombreux faits d’armes en Cochinchine et en Annam

 

          Le Caporal Emile VIET est distingué à 2 reprises :

Le 10 juin 1946 en recevant une Citation à l’Ordre du Régiment 

 

          « Soldat calme et courageux a participé avec endurance à toutes les opérations de Cochinchine et du Sud Annam. Le 31 janvier 46 au cours d’un violent accrochage à Phu Long (Sud Annam) a fait preuve d’initiative et de cran en tournant un groupe de tireurs et a détruit entièrement un groupe de rebelles ».

Le soldat de 1ère Classe Emile VIET assurant la garde à l'entrée de la caserne

Le 1er novembre 1947 par une Citation à l’Ordre de l’Armée

(qui est décernée collectivement au 3ème Bataillon, mais qui lui est personnellement attribuée pour son comportement exemplaire.)

« Unité d’élite, magnifiquement commandée par le Chef de bataillon GUIBAUD, qui a réussi les opérations les plus difficiles avec le minimum de perte, grâce à la valeur de ses cadres et de ses soldats.

Après avoir brillamment participéà la rupture du siège de TOURANE du 20 au 30 décembre 1946, a réussi une difficile manœuvre de débordement par la montagne, qui dégage le terrain d’aviation, les 8 et 9 janvier 1946.

Au cours des opérations de dégagement de HUE, a brisé la résistance des rebelles sur les deux lignes retranchées du Col de DA BAC et de la rivière de TRU HOI, franchissant celle-ci avec une rare audace, surprenant et détruisant deux compagnies adverses, les 30 et 31 janvier 1947.

Lance le 3 février dans un vaste mouvement débordant en terrain difficile, a mené son offensive sans désemparer de jour comme de nuit, faisant tomber toute résistance dans la plaine des tombeaux, sauvant de la destruction les faubourgs Sud de HUE.

Le 7 février, a réussi de vive force le franchissement de la rivière des Parfums, anéantissant deux compagnies adverses et forçant l’entrée Ouest de la Citadelle.

Du 27 mars au 10 avril, a débarqué de vive force à la Porte d’ANNAM par une action rapidement menée a coupé la retraite vers le Nord de nombreux éléments rebelles et a contribué à leur destruction ».

Le Chef de Bataillon GIBAUD, commandant le 3ème Bataillon du 23ème R.I.C., certifie que le Caporal VIET Emile a participé avec le Bataillon aux opérations qui ont valu à l’Unité la Citation à l’Ordre de l’Armée, ci-dessus.

Le Caporal Emile VIET en opération avec son unité

          Terminant son engagement militaire le 17 avril 1948, Emile présente le concours d’admission pour devenir Gardien de la Paix qu’il obtient avec brio.

 

          Affecté le 2 juillet 1948 à la Préfecture de Police de Paris, il passe la plus grande partie de sa carrière en service de nuit, plus principalement au Commissariat de Police de Neuilly Sur Marne où il assume les responsabilités de chef de Brigade.

 

          Au cours des 35 années consacrées à la Police Nationale Emile aura été confronté aux dures réalités du moment, surtout pendant les évènements liés à la Guerre Algérie.

Le Gardien de la Paix Emile VIET, en tenue d'Honneur

          Au cours des séances d’informations organisées dans le cadre de l’accueil des Gardiens de la Paix nouvellement affectés en Seine-Saint-Denis, Emile relatait certaines de ses interventions dont l’une où plusieurs de ses collègues, victimes d’une embuscade, perdirent la vie en 1961 boulevard de l’Hôpital à Paris.

 

« Récit d’Emile »

 

          « Pendant cette période, j’étais de patrouille de nuit chef de Police Secours sur Paris et ses environs car des menaces d’attentat visaient la poudrerie de Vincennes. Arrivant boulevard de l’Hôpital, j’ai été profondément choqué de voir les corps de 5 collègues Gardiens de la Paix qui avaient été tués.

          Nous avons repris notre ronde et nous sommes tombés sur 3 individus qui se cachaient dans une porte cochère. Un gars de mon équipage a donné une rafale de pistolet mitrailleur. L’un des individus est tombé à terre.

          Le second essayait de tirer avec une arme de poing dans ma direction. Je l’ai désarmé immédiatement, car son arme s’est enrayée.

          Mes collègues m’ont dit : mais pourquoi tu n’as pas tiré ? Je leur ai répondu que je n’avais pas à tirer……… .

          Le troisième a été arrêté plus loin essayant de prendre le taxi, ses vêtements avaient été déchiré par un chien policier ».

Le Brigadier-Chef Emile VIET avec son équipage de Police+Secours

          Très attentifs aux propos d’Emile, nos jeunes ont toujours fait preuve d’une réelle écoute avec un grand respect. En faisant part de son passé professionnel Emile transmettait ses expériences, mais terminait toujours ses propos par cette phrase :

 

          « Tout au long de votre carrière, vous devrez rester courtois avec le public…… ».

 

          Emile aura tout de même totalisé 7 blessures en service, dont 3 avec hospitalisation, ce qui lui a valu 30% d’invalidité.

 

          En fin de carrière, au regard de ses excellents états de service, le Brigadier-Chef Emile Viet est élevé au rang de Lieutenant de Police Honoraire, promotion dont il était très fier.

 

          Mais la retraite n’est pas pour lui synonyme d’inactivité. Il continue à œuvrer pour le bien de la collectivité au sein de nombreuses associations patriotiques et d’anciens combattants.

 

          Ses compétences, son dévouement feront qu’il deviendra président de plusieurs d’entre elles :

 

- au sein de l’Union Nationale des Combattants de Gagny pendant 17 ans,

 

- des Médaillés Militaires pendant 10 ans,

 

- de l’A.A.C.P.N. dont il était membre depuis le 1er décembre 1960 où il occupa plusieurs fonctions, Porte-drapeau pendant 20 ans, président national pendant 2 ans, mais surtout Président National d’Honneur depuis 10 années. Il aura été l’un des piliers de notre association pendant 53 années.

Emile VIET, Président National d'Honneur déposant une Gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat Inconnu
Emile a apposé sa signature sur le Livre d'Or à l'Arc de Triomphe, à de nombreuses reprises

          Vient s’ajouter également son militantisme au Souvenir Français et à la Confédération Nationale des Anciens de la Défense.

 

          Emile n’hésitait pas à se porter volontaire pour participer à de nombreuses réunions, manifestations et cérémonies dont l’une des plus prestigieuses « Le Ravivage de la Flamme Sous l’Arc de Triomphe », avec son fidèle Porte-drapeau Hervé Voisin.

          Outre les nombreuses et prestigieuses décorations obtenues pendant sa période militaire et de sa carrière de policier :

-Emile s’est vu conféré La Médaille Militaire, le 21 décembre 1994

-Emile s’est vu distingué de La Croix de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite, le 8 janvier 2011.

 

 

Emile s’est éteint, le 16 avril 2013, dans sa 88ème année.

Pendant plus de quarante années, Emile aura été épaulé dans une grande discrétion par la personne la plus importante de sa vie, son épouse Bernadette, que je tiens à saluer pour son courage et son abnégation.

Nous garderons le souvenir d’un homme disponible faisant preuve d’une grande jovialité lors de nos rencontres festives avec les bonnes blagues, les célèbres chansons d’antan, sans oublier le célèbre chant « Les Africains ».

Emile terminait fréquemment nos rencontres par cette expression

« Amitiés, Vive nous ».

 
Le Président Alain Mangou

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