A. A. C. P. N. Bureau National
PORTRAIT

Georges GUILLOT
"1910 - 1981"
Monsieur Georges GUILLOT a été le Président fondateur de notre association sous l'appellation
"AMICALE DES ANCIENS COMBATTANTS DE LA PREFECTURE DE POLICE"
déclarée le 22 mai 1954 sous le N° 54/596
Cette amicale avait pour but :
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- de rassembler les anciens des unités : Rhin et Danube, des Forces Françaises Libres, de la 2ème Division Blindée, du Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient, qui ont combattu pour la Libération de la France et de l’Union Française.
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- de les conseiller et de les aider dans les moments difficiles
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- d’intervenir auprès des autorités compétentes chaque fois que les intérêts moraux et matériels de l’amicale ou de ses membres l’exigent.
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Cette amicale changera d’intitulé le 5 juin 1975 pour devenir :
« ASSOCIATION DES ANCIENS COMBATTANTS DE LA POLICE NATIONALE »
qui sera affiliée le 1er janvier 1981 à l’Union Nationale des Combattants.
Georges GUILLOT est né le 17 janvier 1910 à Viennay dans les Deux Sèvres (79), d’une famille d’Agriculteur.
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Le 15 octobre 1930, il souscrit un contrat à Parthenay au 109ème Régiment d’Artillerie Lourde, puis est affecté au 74ème Régiment d’Artillerie Lourde et rejoindra les rangs la 2ème Légion de la Garde Républicaine Mobile à Châteauroux.
Le 1er Mars 1934, il sera promu Garde Mobile
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En 1936, il obtiendra le Brevet de Chef de Section Infanterie à titre d’active
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Le 12 novembre 1937, il intègre la Préfecture de Police de Paris en qualité de Gardien de la Paix.
Fin 1940, il fait partie d’un groupe de résistants qui se crée au sein du commissariat du 18ème arrondissement, avec Ernest SIEGRIST, Henri JUST et René DUCROS. Ces hommes disposent d’une liaison avec Londres par un poste radio-émetteur.
Début novembre 1941, ils sont détectés par les Allemands qui interviennent en pleine émission. Prévenus par DUCROS la majorité des membres de l’équipe parviennent à s’enfuir à l’exception de JUST qui est interpellé à son arrivée au commissariat par un de ses collègues qui le remet aux Allemands.
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Pendant cette période, de janvier 1941 au 20 novembre 1941, Georges GUILLOT sera intégré dans les Forces Françaises Combattantes, en qualité d’Agent P2, et servira le « Réseau F2 » plus précisément le « Sous/Réseau Famille » sous le Pseudo « Robert »
Ayant échappé de peu à son arrestation par la Gestapo, il prit le maquis fin novembre 1941.
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Cette situation va entraîner la suspension de ses fonctions de Gardien de la Paix, le 22 novembre 1941. Il sera révoqué le 6 décembre 1941.
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Ses missions validées par le « Réseau F2 » ont été les suivantes :
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Renseignements militaires recueillis dans la Région Parisienne, Seine, Seine et Oise et Marne. A obtenu la composition de tout l’Etat-Major avec les noms des officiers et gradés stationnés à Fontainebleau – Identification des différentes unités stationnées à Paris et la Région Parisienne – Mission sur les aérodromes d’Angers, de Tours, de Châteauroux, de l’Ecole des Chars de Maisons-Laffite.
Le 1er janvier 1942, Georges GUILLOT sera recruté par un agent du « Réseau Alliance » et effectuera de nombreuses missions pour la sécurité du réseau.
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Jusqu’au 30 septembre 1944, il sera actif en qualité de Chef de Secteur, comme Agent P2, sous le pseudo « Dromadaire ».
Dans son aventure, il sera aidé dans différentes opérations par sa femme pour assurer les passages vers l’Espagne, ainsi que par son frère de lait Henri GUILLOT.
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Services validées par le « Réseau Alliance » ont été les suivantes :
Sur Lyon : opérations aériennes,
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Sur Toulouse, Grenoble et Paris : missions de renseignements et de sécurité.
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Chef de secteur pour renseignements dans les départements de l’Yonne, Marne et Haute Marne
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Appréciation générale du Chef de Réseau :
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« Fait partie de l’épine dorsale du Réseau. Mis dans toutes les sauces pendant 30 mois s’est dépensé sans compter, rendant de signalés services dans toutes les branches, renseignements, parachutages, atterrissages, transports de courrier et de matériel, sauvant des agents traqués alors qu’il l’était lui-même.
Très bel exemple d’endurance de dévouement et de patriotisme. »
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Signé Marie-Madeleine FOURCADE
Pseudo « Hérisson »
Chef du Réseau de 1941 à 1945
Le 26 décembre 1944, Georges GUILLOT sera réintégré à la Préfecture de Police
Le 14 avril 1945 Georges GUILLOT s’est vu délivré, après étude de son dossier pour reconnaissance de son engagement dans la Résistance, un Etat des Services le positionnant en qualité de Chef de Secteur - Section Liaison, Chargé de mission de 2ème Classe avec le grade d’assimilation de Lieutenant.
Avis de la Commission d’Etude :
« Très bien, très bonne résistance, homme d’action, sens du commandement, résistant des premiers débuts, de tous les coups durs, intelligent et tenace, particulièrement recommandé ».
Le 16 octobre 1946, il sera promu officier de Police, avec effet rétroactif à compter du 20 août 1944.
De 1945 à 1949 : il a sera détaché en Allemagne
Le 26 mai 1954 : il sera promu Commandant des Gardiens de la Paix puis Commissaire de Police Adjoint.
Le 1er octobre 1958, il fait valoir ses droits à la retraite.
Monsieur Georges GUILLOT a été distingué de :
-la Médaille Militaire
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-la Croix de Guerre 39/45 avec citation à l’Ordre de l’Armée.
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-La Médaille de la Résistance
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-La Médaille d’Honneur de la Police Française
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-La Médaille Militaire Britannique (King Médal For Courage)
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« Notre président Fondateur est décédé le 1er novembre 1981 à Poitiers.
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Son épouse est décédée en 1998. Ils n’ont pas eu d’enfant ».
INFORMATIONS
« Le Réseau F2 » était un mouvement de la Résistance en France.
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Il fut implanté dès 1940 à l'initiative du gouvernement polonais en exil à Londres.
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En juin 1940, le Gouvernement polonais en exil en France disposait d'une armée polonaise forte de 80 000 hommes placés sous commandement opérationnel français.
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Après l'armistice de juin 1940, le Gouvernement Polonais s'exila à Londres et organisa des réseaux clandestins polonais en France.
Ces réseaux disposaient de leurs propres moyens de communication et étaient reliés directement aux services secrets britanniques.
Le nombre total des combattants répertoriés a été de 2 513, les Polonais représentaient en décembre 1940 : 41% des agents combattants et 12% en juin 1944.
« Le Réseau Alliance » était un réseau de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il aura été l'un des plus actifs réseaux de renseignement de la Résistance, avec la Confrérie Notre-Dame et comptant jusqu'à 3 000 membres. Il dépendait de l'Intelligence Service britannique (IS) sur le territoire français.
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Ce réseau dénombre au total 438 morts sur 1 000 arrestations. Chaque membre, pour préserver son identité, se vit désigner un matricule par l'IS. Puis, pour rendre plus pratique la communication entre les différentes parties, ils adoptèrent des surnoms ou pseudonymes.
Les fondateurs du réseau Alliance et la plupart des autres membres choisirent de porter comme pseudonymes des noms d'animaux.
C'est pourquoi la police allemande lui a attribué le nom original d’Arche de Noé. Toutefois, certains groupes à l'intérieur du réseau reçurent des pseudonymes de métier, ou de tribus indiennes ...
Le réseau s'est d'abord implanté en zone sud, sous le nom de « Croisade », en novembre 1940puis s'est étendu dans les zones occupées et interdites à partir de 1942.
Alliance était un réseau dont le commandement était de forte culture militaire et de tendance droite nationaliste.
Il a été fondé par le commandant Georges Loustaunau-Lacau, officier nationaliste et pétainiste. Pour des raisons politiques, financières et militaires, il préfère se rapprocher en 1941 de l'Intelligence Service britannique plutôt que de la France libre.
Après son arrestation en 1941, Marie-Madeleine Fourcade (« Hérisson ») était devenu chef du réseau, jusqu'à la fin de la guerre.
Alliance va recruter dans tous les milieux sociaux, mais notamment auprès de la droite militaire et nationaliste (dont les anciens des réseaux Corvignolles), les hauts fonctionnaires, les cadres, les professions libérales…
La moitié des membres appartenait à la fonction publique, et plus du quart du réseau était composé de femmes.
Pour établir le parcours de Georges GUILLOT, il m’a fallu faire de nombreuses démarches de juillet à octobre 2014, auprès :
-du Service des Archives de la Préfecture de Police, (dossier très maigre)
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-des municipalités de Viennay, de Poitiers, de Thénezay,
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-des services départementaux de l’ONAC VG de la Vienne, d’Indre et Loire, des Deux Sèvres, de Paris.
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-contacts téléphoniques auprès de 7 homonymes
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-consultations de plusieurs ouvrages : « Une Résistance Oubliée 1940-1944 », « dictionnaire historique de la France sous l’Occupation », «1939-1945 Pages d’Histoire - les Policiers Français dans la Résistance »,
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-Sur Internet : « Mémoire et Espoirs de la Résistance », « Mémoire Vive de la Résistance »
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-du Service Historique de la Défense, Centre Historique des Archives à Vincennes, Salle de Lecture Louis XIV
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Portrait réalisé par le Président Alain MANGOU