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 RANDONNEES MEMOIRE 

depuis 2014

"DRANCY - BOBIGNY" 

          Dans la continuité des années précédentes, et cela depuis 2010, deux nouvelles éditions du "Chemin de Mémoire Drancy-Bobigny" étaient organisées, les samedis 13 septembre et 25 octobre 2014, par le Comité de Randonnée Pédestre de la Seine Saint-Denis. Trois intervenants issus de la SNCF Michel Marot, de la RATP Jacques Dufour et de la Police Nationale Alain Mangou ont relaté les évènements de l'année 1944. Dans un premier temps nous avons accueilli nos randonneurs sur le site de l'ancien camp d'internement de Drancy, cité de la Muette, puis dans les locaux de l'Association Fonds Mémoire d'Auschwitz à l'invitation de Monsieur et Madame Lucien Tinader. Messieurs Claude Bloch et Victor Pérahia ont apporté leurs témoignages avec beaucoup de sensibilité en relatant les terribles conditions de leur déportation. Leurs propos ont été très poignants. Par la suite nos randonneurs ont effectué un déplacement sur 5 Km pour rejoindre  l'ancienne gare de Bobigny. Notre ami Michel Marot  a présenté  un exposé sur l'historique de ce haut lieu de mémoire d'où sont partis 21 convois à destination d'Auschwitz, entre le 18 juillet 1943 et le 17 août 1944. Prochainement un diaporama sera élaboré afin de présenter les différentes initiatives réalisées depuis 2010. La transmission de cette mémoire est indispensable aux jeunes générations. Cette douloureuse page de notre histoire ne peut être oubliée.

Les deux groupes de randonneurs ont été accueillis par Jacques, au monument des déportés créé par Shelmo Selinger, inauguré en mai 1976
Le wagon témoin, installé en 1988, est positionné en arrière du monument, dans le prolongement d'une voie ferrée

Le Mémorial National de Drancy

Présentation de Monsieur Shelomo Selinger

          Shelomo Selinger est né le 31 mai 1928, en Pologne, dans la bourgade de Szczakowa, près d’Auschwitz, au sein d'une famille juive. En 1942 il est déporté avec son père du ghetto de Chrzanow au camp de Faulbrück, en Allemagne. Trois mois plus tard, son père est assassiné. Shelomo Selinger reste seul dans le camp. Il perd également sa mère et l'une de ses deux sœurs pendant la Shoah. Il a connu neuf camps successifs, entrecoupés par deux marches de la mort. C'est à Terezin qu'en 1945 un médecin militaire juif de l'armée soviétique, libératrice du camp, le trouve juché sur une pile de cadavres, mais encore animé d'un imperceptible souffle. Cet officier juif transfère le jeune Selinger à l'hôpital militaire de campagne où, à force de soins constants, il lui restitue la vie. La santé recouvrée, Selinger reste amnésique pendant sept ans, sans souvenir aucun des souffrances et horreurs vécues.

 

          "J'ai réalisé le monument de Drancy à la suite d'un concours international. Il est appelé à perpétuer la mémoire des Juifs enfermés dans le camp installé en ce lieu, d'où ils furent déportés dans les camps d'extermination nazis. J'espère qu'il sera à même de transmettre aux générations futures les émotions qu'en qualité de rescapé des camps nazis, j'ai revécues deux années durant, en travaillant à cette oeuvre".

Le Wagon-Témoin
Jacques présente le programme de la journée avec Monsieur Lucien Tinader
Monsieur Tinader commente l'exposition présentée dans le wagon

          Le wagon-témoin du mémorial National du Camp de Drancy est un wagon de transport de marchandises identique au type de wagons en circulation en France dans les années 1940.

 

          "Il est là pour nous rappeler les conditions inhumaines dans lesquelles se sont déroulées les déportations. Ce sont en effet principalement des wagons de marchandises comme celui-ci qui, de 1942 à 1944, ont servi à la déportation des Juifs de France, hommes, femmes et enfants, vers l’Est." 

 

(S. Zeitoun)

 

          Le wagon donné par la SNCF en 1988 à la commune de Drancy date de 1941. Il a été fabriqué à Maubeuge, dans les usines du Tilleul. Il constitue un élément de tout premier plan en matière de transmission de la mémoire : de par sa dimension symbolique, la force évocatrice de la présence du wagon au cœur même de la Cité de la Muette contribue au souvenir de cette page douloureuse de l’Histoire ("pour ne jamais oublier…"). Symbole si fort que l’arrêté du Ministère de la Culture en date du 27 mars 1990 considère que le wagon présente un intérêt public au point de vue de l’Histoire et classe le wagon parmi les monuments historiques (objet mobilier de propriété communale) qui bénéficie ainsi d’une mesure de protection.

Le groupe de randonneurs se dirige au coeur de la cité de la Muette, pour être accueilli dans les locaux de l'Association Fonds Mémoire d'Auschwitz (A.F.M.A.)
Jacques fait un résumé des évènements qui ont marqué le courant de l'année 1944
Témoignage de Monsieur Claude Bloch
Témoignage de Monsieur Victor Pérahia
Les participants sont très attentifs aux propos des témoins de l'histoire
Michel expose en quelques mots l'histoire du tunnel dont l'issue tant espérée n'a pu aboutir

Le tunnel de Drancy : un acte de résistance

          En septembre 1943 les Résistants du camp, désireux de s'évader pour reprendre la lutte armée contre l'ennemi, estimant qu'ils n'avaient pas le droit de mettre en danger la vie des autres, réalisèrent un tunnel destiné à permettre l'évasion de la totalité des internés du camp, entre l'appel du soir et l'appel du matin. Lorsqu'il fut découvert  par les S.D des SS, le tunnel mesurait 38,50 m de long, 1,30 m de haut  et de 60 à 80 cm de large. Il était boisé et éclairé. Il devait aboutir 1,50m plus loin, dans la tranchée-abri qui bordait l'avenue Jean-Jaurès de Drancy, ce qui donnait une zone de dispersion très importante. Les Allemands procédèrent à l'arrestation de 14 membres de l'équipe du tunnel, qui furent interrogés sous la torture (un coup de feu blessa Georges Gerschel à la jambe). Aucun ne parla. Ils furent déportés par le 62ème convoi, le 20 novembre 1943. Sur les 14, 12 sautèrent du train en marche et purent rejoindre la Résistance. Claude Aron fut arrêté à Lyon, alors qu'il avait un poste  de responsabilité dans un maquis. Torturé à l'hôtel Terminus de Lyon, il avoua s'être évadé du train de déportation, pour ne pas mettre en cause ses amis du maquis. Ramené à Drancy, il y fut épouvantablement torturé, déporté et tué à son arrivée à Auschwitz. (Témoignage des survivants du tunnel).

 

Claude Aron, pharmacien, licencié en sciences et en droit, capitaine d'Artillerie, était l'un des initiateur du tunnel

Le groupe de randonneurs emprunte les rues de Drancy et de Bobigny sur un parcours de 5 kms pour rejoindre l'ancienne gare de Bobigny
Le site de l'ancienne gare de déportation de Bobigny est classé monument historique depuis janvier 2005
A l'aide de la superbe fresque murale, Jacques explicite l'historique de la gare avant guerre, années 1928 à 1939, et le fonctionnement de cet espace de 1943 à 1944
Sur cette partie de fresque, nous pouvons apercevoir en fond les 5 tours de la cité de la Muette, puis la route des Petits-Ponts qu'empruntaient les cars de la STCRP (RATP), et la rampe d'accès vers la gare
Sur cette deuxième partie, nous distinguons la halle à marchandises, endroit discret où les internés accédaient aux wagons, puis le poste d'aiguillage qui était le point de jonction avec la Grande Ceinture. De ce lieu, sont partis 21 convois, transportant au total 21407 Juifs, entre juillet 1943 et août 1944
Les randonneurs découvrent quelques messages qui ont été rédigés par les internés. Ces écrits, au contenu parfois très poignants, ont été lancés des wagons au moment du départ
L'ancienne halle à marchandises est en cours de rénovation afin de préssenter différentes expositions et d'accueillir les scolaires et associations
Message lancé du convoi n° 73, le 15 mai 1944, par Monsieur Zélik Futéral
Message lancé du convoi n° 57, le 18 juillet 1943, par Madame Blanche Jack
Message lancé du convoi n° 61, le 28 Octobre 1943, par Monsieur Roger Pélerma
Photo géante, affichée face à la halle aux marchandises, montrant la sélection à l'arrivée au camp d'Auschwitz-Birkenau
Plaque commémorative apposée sur le site de l'ancienne gare de Bobigny
Les 3 intervenants qui ont accompagnés les groupes de randonneurs depuis 2010 Jacques, Alain et Michel
 

Nous remercions sincèrement Monsieur et  Madame Lucien Tinader

pour leurs grand dévouement et leur éternelle gentillesse

 

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